Les puces au Jeu de Balle, toute une histoire

Écrit par Olivia Regout - 11 mars 2015, 00:00 (Mis à jour: 12 janv. 2022, 04:35)
Les puces au Jeu de Balle, toute une histoire
La place du jeu de Balle abrite depuis près d’un siècle et demi une institution bruxelloise presque immuable : le marché aux puces. Les Marolliens y sont attachés comme à la prunelle de leurs yeux. Les touristes s’y bousculent. Même Hergé s’en est inspiré… Petit tour sur les pavés les plus empruntés de la capitale.

Les brocanteurs étendent leurs trésors sur les pavés de la place du Jeu de Balle depuis le 15 mars 1873. Crachin, giboulée, brume, ils affrontent la météo bruxelloise pour permettre aux badauds de dénicher le brol dont il rêve de s’encombrer.

Histoire du marché

La place du Jeu de Balle est aménagée en 1853 sur les ruines de l’usine de locomotives Renard. A l’origine, l’espace est créé pour accueillir des parties endiablées de balle-pelote. Après quelques années cependant, le conseil communal de Bruxelles décide d’y transférer le séculaire marché aux puces de la place Anneessens qui fait « tache » sur les nouveaux boulevards bourgeois du centre. A l'époque, le quartier des Marolles bouge et le succès est au rendez-vous. En 1919, le marché devient quotidien.

 

Les pavés plusieurs fois sauvés

Les Marolliens sont aussi attachés à leur quartier qu’à leur marché aux puces. Bien mal avisé celui qui tente de toucher à un seul pavé de cette place sacrée ! Il sera instantanément foudroyé par la colère du quartier entier. En 1999, lorsqu’un projet de réaménagement menace la place, l’association des Amis du Vieux Marché réagit au quart de tour en organisant une vaste opération de parrainage des pavés. Le principe est simple. Le parrain achète le pavé de son choix pour 100 francs belges. L’argent servira à financer le « Brol », journal de l’association, et à défendre la place du vieux marché.

Récemment, les autorités ont essuyé une nouvelle défaite face aux Marolliens déchaînés. Un parking sous la place du Jeu de Balle ? Et puis quoi encore ! Hors de question de toucher au cœur et à l’âme du quartier. L’enterrement de la bureaucratie signe l’arrêt de mort du projet.

Même Tintin chine au vieux marché…

Le vieux marché a inspiré plus d’un artiste. Parmi eux, Hergé met en scène son célèbre héros en train de chiner dans les Marolles. Dans l’album « Le Secret de la Licorne », Tintin dégote, aux puces, une superbe maquette de bateau qui révélera plus tard bien des secrets… Lorsque Steven Spielberg adapte les aventures du reporter au cinéma, le décor du plus célèbre marché bruxellois est reproduit à l’identique. On s’y croirait.

Bons conseils pour chiner

Victime d’hernie discale s’abstenir ! Pour chiner efficacement, il vous faudra pratiquer la génuflexion. Tous les bibelots sont étalés à même le sol. Pour dégoter la perle rare, vous devrez donc vous pencher, vous relever et vous baisser à nouveau.

Les connaisseurs nous ont murmuré que les meilleurs jours pour faire de bonnes affaires sont les jeudi et vendredi. Par contre, c’est le week-end que vous trouverez le plus d’ambiance sur la place du Jeu de Balle. Apparemment, c’est aussi à ce moment-là que les marchands décident de sortir leurs pièces les plus rares et bien souvent les plus chères…

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