27 Jan 2017 - 30 Sep 2017
La Première guerre mondiale marque une cassure fondamentale dans la vie de Victor Horta. Il part à Londres en 1915 pour participer à un congrès sur la future reconstruction de la Belgique. Mais un journaliste ayant signalé sa présence, il lui est impossible de rentrer à Bruxelles. Il décide de gagner les Etats-Unis. Arrivé à New York, il est ahuri par les gratte-ciels. Le lendemain, symptomatiquement, il se fait couper la barbe : plus jamais il ne la portera, comme s’il avait tourné une page. Quatre années durant, aux Etats-Unis, il mène une vie de conférencier itinérant : tandis que Julia, sa seconde épouse, plaide la cause de la Belgique meurtrie, Horta évoque les trésors de l’art ancien.
Ce long séjour va bouleverser ses conceptions. La découverte de l’architecture américaine achève de le détacher de sa première période. Comme il l’explique dans ses Mémoires : “Mon esprit s’en est trouvé assoupli. Ce que j’aurais combattu jadis comme incompatible avec la profession de l’architecte, je le comprends depuis, et même, sous un certain angle, j’en vois l’exemple souhaitable.” Horta accepte le principe de la collaboration entre architectes et celui de la standardisation, se persuadant de la nécessité d’évoluer vers une “uniformité intelligente”. Il sent que le coût de la main d’œuvre va devenir de plus en plus lourd, et que les formes architecturales devront en tenir compte.