Les 2 années passées par Charles Baudelaires à Bruxelles entre 1864 et 1866 lui auront laissé un mauvais souvenir. En témoigne, un pamphlet virulent et insolent, non publié du vivant du poète, et intitulé "Pauvre Belgique".

Une entrée dans le Bruxelles du 19e siècle

Baudelaire n'y est pas tendre avec les Belges et les Bruxellois et critique différents aspects de la société belge et bruxelloise de l'époque. Mais au Musée de la Ville de Bruxelles, on est point rancunier! Comme le rappelle Karine Lalieux, Echevine de la Culture à la Ville de Bruxelles, l'exposition rappelle 'le regard critique des belges d'aujourd'hui et leur capacité à rire d'eux-mêmes'. Ainsi cette exposition nous convie à une visite de la capitale belge des années 1860 avec Baudelaire comme guide.

Une exposition en sept sections

L'exposition se décline en 7 thèmes, directement explorés au travers des ecrits de Baudelaire. La première section prend place dans les escaliers de la Maison du Roi, en y reprennant les mots du poètes dans lesquels il décrit son malaise et son dégoût.

La deuxième section est consacrée à ce qu'était Bruxelles à l'époque de Baudelaire. C'est en effet une ville portant encore largement les traces que l'on découvre dans les années 1860. Les grands travaux qui transformeront la capitale belge n'ont pas encore eu lieu: le voûtement de la Senne, la construction du Palais de Justice et l'urbanisation des faubourgs.

C'est justement la Senne qui marque l'objet de la troisième section. Divisée en 2 bras la rivière pénétrait autrefois dans la ville par deux endroits: d'une part par la Grande Ecluse, dans près de l'actuelle Gare du Midi et d'autre part par la Petite Ecluse, au niveau de la Porte de Ninove. Réceptacle des eaux s'écoulant sur et sous la cité, la Senne se transforme au fil des siècles en égoût à ciel ouvert. On trouve au sein de l'exposition de nombreux tableaux de Jean-Baptiste Van Moer, drèssant le portrait de la Senne avant son voûtement.

Perspective du Pont Saint-Jean Népomucène en 1867

Dans la quatrième section, Baudelaire racconte la vie quotidienne bruxelloise et offre un témoignage précieux des moeurs qu'il rencontre. Les charettes à chiens qui traversent le centre-ville, les menus dans les restaurants, le goût du faro, le grand nettoyage du vendredi mais aussi les maisons closes.

Baudelaire s'intéresse aussi au Baroque, ce qui constitue une cinquième partie dédiée à l'architecture bruxelloise de l'époque, seule aspect que le poète semblait affectionner dans notre capitale. La Belgique et ses institution occupent une sixième section de l'exposition et notamment les rapports du poète avec Léopold 1er, mais aussi sa vision de l'armée belge et de la constitution.

Leopold 1er

Tempérant la vision noire du poète, des amis ou connaissances de Baudelaires, complètent le portrait de la ville: Félix Nadar, Victor Hugo, les frères Stevens, Camille Lemonnier ou encore Georges Barral etc.

Une balade dans le Centre-Ville sur les traces de Baudelaire

Tous les dimanches à 15h, une visite guidée d'une durée de 45 minutes, au départ de la Maison du Roi, vous emmène en ville à la découverte des lieux que fréquentait Baudelaire durant ces 2 ans passés à Bruxelles. On passe notamment par la rue de la Montagne et l'hôtel du Grand Miroir où vivait le poète.