L’opéra pastoral de Haendel combine un livret coloré et une partition sublime pour produire 90 minutes de pur bonheur. Écrit pour les musiciens virtuoses d'un domaine de la campagne anglaise, il opère sa magie avec une poignée de chanteurs et un petit ensemble de musiciens. Les ambiances passent de manière poignante du lyrisme pastoral à la tragédie sombre, avec une fin qui réchauffe le cœur.
Acis and Galatea, l'une des œuvres les plus durables de Haendel, a fait l'objet de nombreuses adaptations, dont une par Mozart en 1788 à la demande du baron Gottfried van Swieten. L'œuvre est présentée ici dans sa version originale de 1718, celle-là même que Mozart a reprise soixante-dix ans plus tard pour l'adapter aux goûts musicaux de son époque. Mais la première fois qu'il l'a rencontrée, c'était en juin 1764, lors d'un concert de bienfaisance dans les jardins de Ranelagh à Londres. L'enfant prodige y joua plusieurs de ses propres compositions dans un programme qui comprenait Acis and Galatea et Alexander's Feast (autre oeuvre handelienne que Mozart remaniera plus tard pour van Swieten à Vienne).
L'intrigue ? Galatée, une nymphe, est amoureuse du berger Acis, et lui d'elle. Mais Polyphème, un cyclope, est également épris de Galatée. Elle rejette ses avances, et Acis, malgré les conseils de leurs amis, défie le géant. Enragé par les démonstrations d’amour du couple, Polyphème écrase Acis avec un rocher. Galatée, pleurant son bien-aimé mourant, utilise ses pouvoirs divins pour le transformer en une fontaine éternelle d'où jaillit un ruisseau bouillonnant à travers les champs qu'il a tant aimés, le rendant ainsi immortel.