Carmen
04 juil. 2019 - 31 août 2019
Parodie pour marionnettes, en bruxellois français.
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Théâtre Royal de Toone - 66 Rue du Marché aux Herbes - Entrée : Impasse Sainte Pétronille 1000
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Don José, caporal des dragons (ténor) n’est autre que notre jeune premier Woltje.
Les péripéties qui le conduisent à devenir contrebandier par amour pour Carmen font l’objet d’une succession de tableaux désopilants.
Comment résister au ketje (gamin de Bruxelles) qui chante :
"La bloem que tu m’avais jetée" ? (La fleur…)
La troublante cigarière de Séville ne peut plus rien lui refuser quand elle lance :
"Allei ket,viens ici, je vais te donner une baise qui va te faire biberer (trembler) jusqu’à ton dikken tien… (gros orteil) !"
Escamillo (baryton) incarne Isidore le Toréador dont la fière devise est : "Quand y sait plus, y sait encore", performance que ne désavoue pas la fougueuse gitane.
Toone est, faut-il le rappeler, un théâtre de marionnettes traditionnelles pour adultes.
Comme d’habitude, toutes les voix (et quelles voix !) sont interprétées avec talent par Toone, accompagné pour les grands airs par l’accordéon d’Alain Ricar.
Les décors et costumes sont imaginés par Thierry Bosquet qui excelle dans l’opéra. La réalisation des décors est due à Alexandre Obolensky et les costumes à Lidia Gosamo.
Théâtre Royal de Toone
66 Rue du Marché aux Herbes - Entrée : Impasse Sainte Pétronille 1000
Les marionnettes tireraient leur origine d’une ordonnance de Philippe II d'Espagne, fils de Charles Quint, qui, détesté par la population, fait fermer les théâtres pour éviter qu’ils ne deviennent des lieux de rassemblement où se serait facilement développée l’hostilité à son égard. Les Bruxellois auraient alors remplacé les comédiens par des poechenelles (polichinelles) dans des théâtres clandestins. Au début du XIXième siècle, les théâtres de marionnettes bruxelloises sont l’un des divertissements pour adultes qui obtiennent le plus de succès parce qu'il permettent une grande liberté de ton, ne demandent pas beaucoup de moyens et peuvent se déplacer n’importe où. Leur répertoire très varié est emprunté aux légendes populaires, aux histoires de chevalerie ou encore, aux pièces religieuses ou historiques, qu’ils découpent en feuilleton et interprètent très librement suivant leur fantaisie. Depuis sa fondation dans le quartier des Marolles, et durant son histoire mouvementée, neuf montreurs se sont succédé dans la dynastie Toone. Le nouveau Toone (diminutif bruxellois d’Antoine, le prénom du fondateur) doit être adopté à la fois par son prédécesseur et par son public populaire et ne se transmet donc pas nécessairement de père en fils. Les classiques se jouent en dialect bruxellois, parfois en Néerlandais ou Français. Le Théâtre de Toone abrite également un estaminet et un musée de la marionnette bruxelloise.
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