Abracadabra: le crime parfait
23 mei 2018 - 23 mei 2018
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Maison de la Francité - 18 Rue Joseph II 1000
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APÉRO CONFÉRENCE - ABRACADABRA: LE CRIME PARFAIT
Cette année, pour sa saison 2017-2018, la Maison de la Francité vous propose un cycle d'apéros-conférences sur le thème des pouvoirs du langage et de la communication. Ce cycle est proposé pour la deuxième année consécutive par Tamara Swuine. Chaque mois un conférenciers de renom est invité à la Maison de la Francité afin d'aborder son sujet de prédilection... les apéros-conférence sont généralement précédés d'un vernissage qui commence à 18h00!
« La parole tue les choses qu'elle désigne mais ce meurtre les fait exister. » (Marc Alyn)
Christine Aventin a eu son quart d'heure de gloire avec un roman dont le titre lui échappe. Depuis lors, elle trouve que son nom est encombrant, mais elle n'en a pas d'autre, et il lui semble qu'écrire, c'est jeter du lest ! On peut donc considérer qu'elle s'est délestée, en quelques textes, du poids d'un désir obsédant (1), de l'usage de son être comme objet sexuel (2), de la question des genres (3) et de l'ogre (4). Or tout le paradoxe – osons dire la magie – de l'écriture est là : ce qu'elle permet, dans un long processus de détachement, d'anéantir en soi est précisément ce qui, par le livre, se met à exister.
« Se rendre compte qu’on est soi-même à l’origine de ce qui semble être la réalité, est une expérience du néant ; Écrire est devenu, à force de pratique, cette audace familière même si je sais l’acte compliqué pour qui m’aime de me lire. Dans ce mime quotidien de la mort par lapidation qu’est pour moi l’écriture d’un livre, je me mets seule en scène, telle est ma loyauté. Et je fais vœu de sincérité exhaustive, avec cette algophilie particulière qui consiste à penser que les aveux les plus difficiles contiennent une vérité qu’aucune autre histoire ne pourra rencontrer. Pourtant mon travail ne consiste pas en l’exhibition masochiste de mon être, mais bien au contraire en la destruction salutaire de ce qui se fait en moi passer pour moi. Je suis ce qui restera quand j’aurai tout écrit. Je crois qu’écrire, c’est pratiquer sur soi-même la réduction phénoménologique. Tout ce que j’écris de moi est vrai, mais ce que je suis vraiment se dressera dans ce qui n’est pas écrit. Voilà le geste, et l’impudeur de l’autofiction telle que je la conçois. »
Abracadabra, formule magique s'il en est, rend parfaitement compte de ce double pouvoir d'avènement et de disparition. En effet, étymologiquement, le mot signifierait à la fois « que la chose soit détruite » et « je créerai d'après mes paroles. »
(1) Le Désir demeuré, paru en 2006 aux Éditions du Somnambule Équivoque.
(2) Portrait nu, paru en 2004 aux Éditions Le Cercle.
(3) Red Shoes, paru en 2012 aux Éditions Maelström.
(4) Breillat des yeux le ventre, paru en 2013 aux Éditions du Somnambule Équivoque
VERNISSAGE EXPOSITION DE 18H00 À 20H00 - LUC HOENRAET
Cette année, pour sa saison 2017-2018, la Maison de la Francité vous propose un cycle d'apéros-conférences sur le thème des pouvoirs du langage et de la communication. Ce cycle est proposé pour la deuxième année consécutive par Tamara Swuine. Chaque mois un conférenciers de renom est invité à la Maison de la Francité afin d'aborder son sujet de prédilection... les apéros-conférence sont généralement précédés d'un vernissage qui commence à 18h00!
« La parole tue les choses qu'elle désigne mais ce meurtre les fait exister. » (Marc Alyn)
Christine Aventin a eu son quart d'heure de gloire avec un roman dont le titre lui échappe. Depuis lors, elle trouve que son nom est encombrant, mais elle n'en a pas d'autre, et il lui semble qu'écrire, c'est jeter du lest ! On peut donc considérer qu'elle s'est délestée, en quelques textes, du poids d'un désir obsédant (1), de l'usage de son être comme objet sexuel (2), de la question des genres (3) et de l'ogre (4). Or tout le paradoxe – osons dire la magie – de l'écriture est là : ce qu'elle permet, dans un long processus de détachement, d'anéantir en soi est précisément ce qui, par le livre, se met à exister.
« Se rendre compte qu’on est soi-même à l’origine de ce qui semble être la réalité, est une expérience du néant ; Écrire est devenu, à force de pratique, cette audace familière même si je sais l’acte compliqué pour qui m’aime de me lire. Dans ce mime quotidien de la mort par lapidation qu’est pour moi l’écriture d’un livre, je me mets seule en scène, telle est ma loyauté. Et je fais vœu de sincérité exhaustive, avec cette algophilie particulière qui consiste à penser que les aveux les plus difficiles contiennent une vérité qu’aucune autre histoire ne pourra rencontrer. Pourtant mon travail ne consiste pas en l’exhibition masochiste de mon être, mais bien au contraire en la destruction salutaire de ce qui se fait en moi passer pour moi. Je suis ce qui restera quand j’aurai tout écrit. Je crois qu’écrire, c’est pratiquer sur soi-même la réduction phénoménologique. Tout ce que j’écris de moi est vrai, mais ce que je suis vraiment se dressera dans ce qui n’est pas écrit. Voilà le geste, et l’impudeur de l’autofiction telle que je la conçois. »
Abracadabra, formule magique s'il en est, rend parfaitement compte de ce double pouvoir d'avènement et de disparition. En effet, étymologiquement, le mot signifierait à la fois « que la chose soit détruite » et « je créerai d'après mes paroles. »
(1) Le Désir demeuré, paru en 2006 aux Éditions du Somnambule Équivoque.
(2) Portrait nu, paru en 2004 aux Éditions Le Cercle.
(3) Red Shoes, paru en 2012 aux Éditions Maelström.
(4) Breillat des yeux le ventre, paru en 2013 aux Éditions du Somnambule Équivoque
VERNISSAGE EXPOSITION DE 18H00 À 20H00 - LUC HOENRAET