En présentant cette fois l'action d'activistes, artistes et intellectuels dénonciateurs de l'occupation et des exactions que celle-ci entraîne. Briser le silence ! emprunte son titre à l'association israélienne Breaking the Silence qui depuis l'an 2000 enregistre les témoignages de soldats en Cisjordanie et à Gaza. C'est autour de leur exposition que s'est tissé ce temps de programmation pensé en étroite collaboration avec la cinéaste Simone Bitton et l'Union des progressistes Juifs de Belgique.
Breaking the Silence (exposition / photographies)
Breaking the Silence a collecté et compilé plus de 2.500 heures d'interviews à propos de la vie quotidienne à Hébron. Comment les soldats voient-ils leur mission / devoir de protéger les colons Juifs installés à Hébron, dont la population est majoritairement composée de Palestiniens ? Comment la présence militaire israélienne affecte-t-elle la population civile ? L'exposition a pour but de discuter du dilemme et des questions éthiques auxquels les soldats sont confrontés. Elle présente une centaine de photographies prises par les soldats dans l'exercice de leur fonction au sein des Forces Armées Israéliennes. Des ex-soldats, membres actifs de Breaking the Silence accompagnent la visite et parlent de leur mission en Cisjordanie et dans les autres Territoires occupés de Palestine.Un Voyage Halluciné Dans Une Dictature Émotionnelle (performance / documentaire)
Une jeune femme de Jérusalem nous guide dans un voyage sonore, visuel et textuel à travers la société israélienne. En Israël, la douleur, la mémoire et le courage sont célébrés de tous côtés, les codes et les symboles étirés jusqu'à l'épuisement. Les chants, les discours, les sirènes et les danses sont omniprésents de la naissance à la mort des individus, qui, pris en otage par un système implacable, deviennent les acteurs d'une éblouissante et macabre hallucination collective et se projettent dans un tourbillon violent, triste et national. Israël accélère sa fuite en avant désespérée et vaine : la dictature émotionnelle.Z 32 (cinéma)
Un ex-soldat israélien a participé à une mission de représailles dans laquelle deux policiers palestiniens ont été tués. Il cherche à obtenir le pardon pour ce qu'il a fait. Sa petite amie ne pense pas que ce soit si simple, elle soulève des questions qu'il n'est pas encore capable d'affronter. Le soldat accepte de témoigner devant la caméra pour autant que son identité ne soit pas dévoilée. Le cinéaste, tout en cherchant la solution adéquate pour préserver l'identité du soldat, interroge sa propre conduite politique et artistique.Briseurs de silence (essai radiophonique)
Briseurs de silence est un essai sonore inspiré par le travail de Breaking the Silence. Des voix d'exilés israéliens - qui ont pour la plupart eux-mêmes été soldats de Tsahal (de même que Simone Bitton elle-même) -, disent les mots de la génération actuelle de soldats et de soldates. Sur une trame composée de sons ramenés de Gaza et de Cisjordanie, la banalité et l'universalité du mal s'entend en français, avec cet accent hébraïque que l'on ne perd pas. Comme on ne perd pas la mémoire des gestes que l'on a faits, de l'humiliation qu'on a infligée, de la mort qu'on a donnée - « parce que c'était comme ça, tu comprends, là-bas, la routine, c'était comme ça... »Une conversation autour de « Breaking the Silence » (conférence)
Breaking the Silence a brisé le silence mais aussi les méthodes conventionnelles de l'information industrielle. La méthode de collecte de l'information de Breaking the Silence vérifie finalement ce que les médias « respectables » n'ont de cesse de nier : l'information palestinienne. Après avoir habité à Gaza, la journaliste et auteure Amira Hass vit en Cisjordanie, où elle écrit dans le quotidien Haaretz à propos de la vie sous l'occupation israélienne. Elle est la seule journaliste israélienne juive qui vit depuis 17 ans dans les Territoires occupés parmi les Palestiniens et qui y a vécu pendant la seconde Intifada. Deux ouvrages ont été tirés de ses expériences successives : Boire la mer à Gaza et Correspondante à Ramallah. Depuis des années, elle se concentre presqu'exclusivement à décrire la politique de séparation démographique et de fermeture qui s'est développée depuis 1991 - synonyme de restrictions draconiennes de la liberté de mouvement.Briser le silence ! L'armée israélienne en question (table ronde)
L'occupation de la Palestine par Israël et son armée n'est pas sans effet sur la société israélienne puisqu'elle affecte en son coeur, le coeur de cette société : son armée, composée de jeunes hommes et femmes qui ne peuvent échapper à l'obligation du service militaire à moins de devenir des « refuzniks ». Après les images, les films, sons, vidéos, photographies, place aux mots pour éclairer, en reprenant les mots de Breaking the Silence « Une réalité dans laquelle la détérioration des principes moraux trouve un moyen d'expression, sous la forme d'ordres et des règles d'engagement, et qui est justifiée au nom de la sécurité d'Israël ».
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