Une statue de Bruegel sur le parvis de l'Eglise de la Chapelle !

Écrit par Frédéric Solvel - 05 août 2015, 00:00 (Mis à jour: 12 janv. 2022, 04:37)
Une statue de Bruegel sur le parvis de l'Eglise de la Chapelle !
Digne des meilleurs épisodes des Grand Travaux Inutiles de Defossé, la saga du Bruegel de Tom Frantzen connaîtra bientôt son dernier épisode avec l'installation d'un bronze du peintre sur le parvis de l'église Notre-Dame de la Chapelle, aux portes des Marolles qui ont vu grandir le peintre...

Le bronze a longtemps patienté dans le jardin du scuplteur Tom Frantzen. Cet homme dont tout Bruxelles connaît les oeuvres mais pas le nom! Il est pour le Zinneke-Pis, Madame Chapeau et le Vaartkapoen ce que Jérôme Duquesnoy est pour le Manneken-Pis: leur père!

Tom Frantzen se consacre entièrement à l'art public qui se manifeste  aussi bien dans les espaces urbains que dans son jardin, les Sentiers du Chamitkaze, ouvert au public. Pour le premier volet, le sculpteur travaille sur commande ou via des concours.C'est ainsi qu'il a gagné le droit de couler Bruegel dans le bronze pour l'éternité! Une statue qui, après de nombreuses péripéties, sera installée dans les prochains jours et inaugurée le 20 novembre prochain sur le parvis de l'église Notre-Dame de la Chapelle à l'endroit même où le peintre s'est marié, a demandé le baptême de ses enfants et a été enterré. 

 

Bruegel

Sur les traces du célèbre peintre de la Renaissance, Tom Frantzen a imaginé un triptyque. Les trois éléments qui constituent l’ensemble s’articulent autour de l’église. Ils incitent les touristes à faire une petite promenade autour et dans l’église.

 

Le premier élément représente le peintre face à une toile imaginaire uniquement délimitée par un cadre brisé laissant place à l'imagination et la créativité des touristes de passage. Les amateurs d'art, les connaisseurs, joueront à tracer les lignes qui relient la pie installée comme sur un gibet au peintre ou à suivre et découvrir les regards de Bruegel. Sur le chevalet, il n’y a pas de tableau mais une fenêtre. Cette fenêtre s’appelle «la fenêtre ouverte ». Elle représente l’esprit ouvert de l’humaniste de la Renaissance. Il y a sur son épaule un petit singe coiffé d’un entonnoir. Celui-ci symbolise l’esprit satyrique de l’artiste. Ils regardent dans la même direction.

En descendant du Sablon, Bruegel nous tournera le dos. En regardant par-dessus son épaule, on devine le sujet de sa peinture. Il peint l’évolution de la vie. Il l’observe et la transpose. Avec cette fenêtre j’ai voulu exprimer l’intemporalité de Bruegel. La vue à travers la fenêtre change avec l’évolution du temps. Le coin droit du cadre a complètement disparu pour donner une liberté totale à sa main qui peint... Le cadre n’est plus un carcan.

 

Le diable et l'âne

Bruegel sera donc installé sur la place de la Chapelle. Mais seulement Bruegel et pas les deux autres éléments imaginés par Tom Frantzen. Le sculpteur a également coulé deux autres éléments qui semblent condamnés à rester à l'ombre du jardin du sculpteur. Pour commencer un diable, sorte de gargouille inversée, qu'il imagine placé au coin de l'église pour inviter à la découverte, à la curiosité. Cette petite sculpture est placée juste au coin pour pouvoir servir de lien entre les deux fenêtres.

 

Curiosité qui sera recompensée par la découverte du dernier volet: l'interprétation toute personnelle de l'artiste de la gravure L'âne à l'école. Comme avec le Vaartkapoen, Tom Frantzen exprime ici tout sa zwanze, cet humour typiquement gouailleur des Bruxellois.

Dans la gravure originale, Bruegel a représenté une classe. Au centre, un enseignant donne une fessée à un gamin. Les élèves sont assis sur le sol, dans le fond il y a un âne qui passe sa tête par la fenêtre et essaye péniblement d’apprendre à lire. Sous le dessin Bruegel a écrit qu’un âne peut apprendre à lire pour autant il ne deviendra jamais un cheval. Tom Frantzen a poursuivi la réflexion et a imaginé que l'âne finissait par savoir lire.Il se redresse et passe sa tête par la fenêtre et impose son discours au monde. Comme l’ouverture est étroite, il prend toute la place et un dialogue devient impossible. Ses paroles partent mais les réponses et les autres visions ne savent pas revenir.

En plus de l'âne, le groupe est constitué deux enfants: une petite fille et un petit garçon. La petite fille est très studieuse et concentrée sur son travail. Son grand chapeau l’isole et la protège un peu du monde. Le petit garçon par contre provoque. Il montre son devoir mais en même temps son cul. Quand nous allons voir son visage entre ses jambes nous réalisons qu’il se fout de notre gueule.

 

Les prochains mois ou les prochaines années nous permettront de savoir si Tom Frantzen réussi à imposer son groupe au complet auprès des édiles communaux. En attendant, la statue du peintre sera installée dans les prochains jours et inaugurée le vendredi 20 novembre prochain...

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