Une journée avec Brice, Bruxellois et gille de Binche

Écrit par Frédéric Solvel - 17 févr. 2015, 00:00 (Mis à jour: 04 août 2015, 09:49)
Une journée avec Brice, Bruxellois et gille de Binche
Si dans la cité du gille, on aime répéter qu’ il n’y a qu’un Binche au monde, Brice Empain nous a prouvé qu’il y a des Binchois partout dans le monde et notamment à Bruxelles. Nous avons passé une journée avec ce jeune bruxello-binchou. Et pas n’importe laquelle: celle du Mardi Gras.

Du haut de ses 31 printemps, Brice a 10 carnavals en tant que gille derrière lui. Élevé au jus d’orange sanguine, il revient à Binche comme à une source.

Prélude

Binche, quatre heures du matin, des ombres glissent sur les murs des remparts de la ville endormie. A mieux y regarder, une certaine agitation est déjà palpable... Les gilles accueillent leurs amis et partagent l'intimité de ce petit matin pas comme les autres. Brice, sociétaire des Jeunes Indépendants, nous ouvre la porte. Il a déjà revêtu une partie de son habit du jour... Sur une table, la collerette, les sabots, le masque de cire et le majestueux chapeau attendent d’entrer en scène. L'habillage final peut commencer...

 

 

Après avoir consciencieusement torché la paille, Marie-Claire la glisse entre la chemise et la blouse du roi du jour, son fils. Elle répétera l'opération jusqu'à obtenir une belle bosse, bien ronde avec laquelle Brice sera à l'aise toute la journée. Tout en veillant à l'horaire, le gille se confie: Etre gille ce n’est pas que revêtir un costume. C’est aussi un moment pour se retrouver entre amis et en famille. Et si ce Bruxellois d'adoption peut revêtir le costume de gille de Binche, c'est qu'il est issu d'une famille binchoise. Lors des six soumonces qui précèdent le carnaval et pour ces trois jours gras, il a établi son port d'attache dans la maison de ses parents.  

Charlotte, l'élue de son coeur a débarqué il y a deux ans en découvrant par la même occasion le folklore binchois. Pour moi c’est un honneur d’apprendre à m’occuper de mon gille. Je suis bruxelloise et ce folklore m’était totalement inconnu mais je prends beaucoup de plaisir à m’y intéresser et à y participer. Et pour l'initier, elle peut compter sur Marie-Claire, la maman de Brice.  Je n’ai pas toujours été aussi impliquée dans la tradition du gille de Binche mais Brice lui l’est depuis quelques années donc j’ai suivi. Maintenant il est temps de transmettre ce savoir à Charlotte. Elle fait ça vraiment bien pour une Bruxelloise ! (rires)

 

 

Les deux femmes s'affairent donc autour de Brice et se partagent le privilège d'épingler la collerette, d'ajuster la barrette et le mouchoir de cou. Sabots chaussés, apertintaille et grelot attachés, ramon à portée de main... Le gille est prêt, heureux et impatient. 

Ramassage, déjeuner et réception à l'hôtel de ville

Le son des tambours s'amplifie, il s'approche : le Gille sort sur le pas de la porte pour accueillir d'autres sociétaires venus le chercher. Après les politesses d'usage, tout ce petit monde est accueilli avec une coupe de champagne dans le fief des Empain. Avant de continuer, les tamboureurs et le joueur de fifre font résonner l'aubade matinale dans le salon familial.

Le groupe repart chercher le gille suivant. Le petit groupe est suivi d'amis, de parents,... de fervents. Les gilles marchent alors plus qu'ils ne dansent au son de l'aubade matinale. Ce "ramassage" se termine par le petit-déjeuner composé d'huîtres et de champagne.

 

 

A la sortie du déjeuner, Brice revêt, comme ses semblables, son masque de cire. Désormais, tous les gilles sont identiques. La société de Jeunes Indépendants se dirige alors vers la Grand'Place pour y effectuer un rondeau avant d'être reçue par les autorités communales.

 

 

A l'intérieur de l'hôtel de ville, après un dernier roulement de tambour, Binche honore les jubilaires: 25, 40, 50 et même 60 ans de carnaval. Brice devra encore attendre 15 ans avant que le bourgmestre dépose une médaille sur sa collerette. A la sortie, les gilles prendront le temps de se restaurer pour mieux revenir...

Pluie d'oranges

Il est 15 heures, le départ du cortège de l'après-midi est donné. Les sociétés arrivent et se placent les unes après les autres dans un ordre précis avant de défiler joyeusement jusqu’à la Grand’Place. Armés de leurs immenses chapeaux de plumes et de leurs oranges, Brice et ses frères d’arme sont les stars du jour.

 

 

Brice nous offre alors un spectacle grandiose, il danse et tape de ses pieds chaussés de lourds sabots sur la chaussée en rythme avec la puissance des tambours et des cuivres. Une pluie d’oranges s’abat sur les spectateurs amassés derrière les barrières. Sur les quelques centaines de mètres du cortège, il offrira ainsi une trentaine de kilos du fruit tant convoité par les spectateurs qui ont rallié Binche par milliers.

Plus oultre 

Un dernier cortège en soirée ramène les gilles, aux lueurs de feux de Bengale, vers la Grand'Place pour le rondeau final... Autour d’un énorme feu, les gilles de Binche dansent encore et toujours. Sur le coup de 21h30, la Grand Place s’illumine sous un feu d’artifice pour clôturer le Carnaval en beauté. Brice profitera de son carnaval jusqu’au bout de la nuit tout en prenant soin d'être rentré avant le lever du jour du Mercredi des Cendres.

Des cendres desquelles renaîtra l’an prochain un nouveau carnaval. Les Bruxellois, Brice et Charlotte, seront à nouveau au rendez-vous.

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