La Galerie DYS est heureuse d’annoncer sa prochaine exposition : « Disputatio », une exposition d’œuvres sur papier de trois artistes, Tudi Deligne, Kate Lyddon et Amandine Urruty, du 17 novembre au 22 décembre 2019. Le vernissage aura lieu le 17 novembre en présence de Tudi Deligne et Amandine Urruty.
Au Moyen-Âge la disputatio était un exercice intellectuel incontournable de débat et d’opposition d’idées : les débatteurs opposaient leurs raisonnements selon un schéma souvent triangulaire de thèse-antithèse-synthèse. Nous proposons ici une disputatio entre trois dessinateurs, trois visions du dessin contemporain qui se frottent et se heurtent l’une à l’autre, se défient et se répondent.
Tudi Deligne réalise des dessins au crayon de couleur noir ou à la mine de plomb sur papier. Il crée des images composites formées d’éléments que l’oeil croit reconnaître, mais dont l’ensemble est rendu énigmatique par la succession impossible des plans, les perspectives perturbées et les hybridations déroutantes. Il s’agit d’amener la lisibilité à un point de tension proche de la rupture et de placer le spectateur face à un dilemme, dans lequel familiarité et étrangeté sont en parfait équilibre. La Galerie DYS a toujours défendu une figuration habitée et onirique. Dans le travail de Tudi Deligne pourtant la figure est dissoute, déstructurée, comme aspirée dans un vortex organique. Au-delà de son évidente virtuosité, ce travail de dessin pose au regard et à l’intelligence du spectateur une énigme, un défi.
En entrant dans le monde étrange de Kate Lyddon, nous sommes confrontés simultanément à la pure joie du dessin, de la forme et des matériaux. Les couleurs resplendissantes, la peinture, le crayon et le collage perturbent la figuration ouvertement monstrueuse. Quelle que soit l’histoire que le spectateur reconstitue, il en ressort gaiement perplexe et joyeusement secoué, ce qui est exactement là où Kate Lyddon veut nous mener.
Après avoir passé une enfance sans histoires, trompant l’ennui entre le poney club du mercredi après-midi et l’étude de l’œuvre dessinée d’Edika, Amandine Urruty quitta le domicile familial afin de s’élever socialement et d’étudier les Arts Plastiques à Toulouse, où elle côtoya divers artistes maudits locaux. Une décennie plus tard, elle interrompit, pour d’obscures raisons, une carrière prometteuse de chanteuse à voix, et décida de se consacrer, non sans une certaine candeur, à ses premières amours à savoir la peinture animalière et la représentation de nu callipyge sur différents supports : prospectus, toiles monumentales, corps de popstar française… Armée d’une solide technique du crayon, elle puisa son inspiration dans les tableaux de Jérôme Bosch et dans la lecture du Nouveau Détective, brassant dans son sillage les amoureux de symbolique alchimique et les adolescentes plantureuses (un peu) vulgaires. En résulte une œuvre baroque jouant un numéro d’équilibriste sur la frontière qui sépare l’élégance la plus noble de la vulgarité la plus crasse, telle une improbable rencontre entre le Muppet Show et le Moyen-Age fantastique (texte de présentation par Amandine Urruty).