Claire Denamur @ Botanique

Enregistré à Montréal, une ville franco-américaine porteuse de sens pour cette artiste qui a grandi aux Etats-Unis, et arrangé par Jean Massicotte (Arthur H, Lhasa), le disque nous présente un son particulier, celui de la musique nord américaine que Claire est l'une des rares à explorer sur le Vieux Continent. Parmi ses références, on retrouve « pêle-mêle » Tom Waits, Johnny Cash ou encore les mythiques Crosby, Stills & Nash. Teinté de blues, de gospel et parfois même de country, l'album est avant tout et radicalement plus « rock » que son prédécesseur, dans lequel Claire peine à se retrouver aujourd'hui. Les compositions actuelles de la jeune femme révèlent des côtés plus obscurs, où la rudesse des sentiments côtoie une nostalgie à fleur de mots. A 27 ans, Claire Denamur sait ce qu'elle veut, ce qu'elle a à dire et ce qu'elle a à chanter. A l'image de ses chansons, son look aux accents rock'n'roll se décline désormais en noir (et blanc), et clame sa nostalgie du monde d'avant. Ses textes sont concernés, pour ne pas dire engagés, et nous revoient l'image d'une société individualiste, de la cruauté ambiante de notre époque. « Rien de Moi », superbe première plage de l'album, chante une adolescence disparue. « J'ai un problème avec le temps qui passe. Bizarrement, je me sentais plus forte quand j'étais plus jeune ». Elle pensait écrire son album seule, mais c'était sans compter sa rencontre avec Da Silva : à Rennes, les deux artistes passent une semaine prolifique, de laquelle naîtront « Bang Bang Bang », son premier single, « Le Ciel » ou encore « 34 septembre », chanson dédiée à ces « nuits où l'on ne rêve plus », ces heures où l'on s'égare, dévasté par l'insomnie et les songes. Dans son deuxième single, « Rien de Moi », elle met sa voix rocailleuse au service d'une jolie ballade nostalgique...