Ils vont courir les 20 Kilomètres pour la 35ème fois

Depuis juin 1980, beaucoup de choses ont changé aux 20 Kilomètres de Bruxelles. Le nombre de participants a été multiplié par 10, le parcours a évolué, l’heure de départ a été avancée,… Autant de changements qui n’ont pas affecté les 58 piliers, les 58 fidèles qui depuis la première année sont au rendez-vous des 20 Kilomètres.

André, le doyen

A la tête de ce peloton, André Jassogne, le doyen des fidèles participants, évoque avec philosophie les 20 Kilomètres de Bruxelles : Au départ, personne ne se connait. Au fil de la course, on fait des rencontres et parfois des amitiés prennent naissance. Il y a 6 ans, j’ai rencontré une jeune dame en plein milieu de la course. Nous nous sommes promis de nous retrouver à l’arrivée. Nous avons tenu notre promesse, échangé nos numéros de téléphone et depuis, nous restons en contact et ne manquons pas l’occasion de nous revoir à chaque édition, à chaque fête du jogging. Au fil de ses participations, de nombreux membres de sa famille ont épinglé un dossard à ses côtés. En 2014, du haut de ses 86 ans, il sera au départ accompagné, cette fois, par sa belle-fille.

Raymond, quelques mois plus jeune

Quelques mois plus jeune, Raymond Rasquin ne s’arrête pas aux 20 Kilomètres. En trente ans, il a bouclé 101 marathons. Le dernier: l’année passée à Cologne, à l’âge de 85 ans. Chapeau bas Monsieur Rasquin ! Et quand il foule le boulevard du Souverain, Raymond joue à domicile. Mes voisins me reconnaissent et ne manquent pas de m’encourager. Enfin, ça c’est en 2014 puisqu’à la fin des années 70, sortir en petit short pour courir relevait presque de l’attentat à la pudeur.

Alain, un Bruxellois de 16 ans en 1980

Si André et Raymond avaient 51 ans lors de leur première participation, Alain Bourdon était loin d’être majeur le 8 juin 1980 quand, avec 4658 autres coureurs, il s'est aligné au départ de la première édition des 20 Kilomètres de Bruxelles. Une course qui s'est naturellement intégrée dans le calendrier de ce passionné, baigné dans l’athlétisme depuis sa plus tendre enfance. Les 20 Kilomètres sont ainsi devenus un rendez-vous incontournable pour lui ces 35 dernières années... même s'il a fallu faire quelques sacrifices pour ne pas déroger à la tradition. L’année de la communion de mon filleul, je suis allé à la messe à Saint Hubert le matin avant de revenir à Bruxelles pour boucler les 20 Kilomètres et remettre le cap sur la province du Luxembourg pour la suite des festivités. Trente-cinq participations couronnées par un très beau chrono de 1h02:58 en 1994. Une histoire d’amour qui n’est pas prête de s’arrêter : Même avec des béquilles, j’arriverais au bout.

Eddy et son papa

L’honneur d’être le benjamin des fidèles participants revient à Eddy Feliers. Il avait à peine soufflé ses 11 bougies quand il s’est aligné avec son père à la première édition des 20 Kilomètres de Bruxelles. Ce jour-là, il n’avait qu’une seule idée en tête : Papa faisait déjà beaucoup de sport et je voulais aller plus vite que lui. Je voulais le battre. J’ai dû attendre d’avoir 17 ans, six ans plus tard, pour franchir la ligne d’arrivée avant lui! Depuis, ils n'ont pas arrêté de courir ensemble.

Guy, Hugo et Marc, les expats

En juin 80, Marc Badart était au départ de la première édition équipé comme un tennisman : baskets rougies par la terre battue, short et polo blancs estampillés Fred Perry. Depuis il a cédé aux sirènes de la mode de la course à pied mais est resté fidèle aux 20 Kilomètres. Installé depuis dix ans sur les bords du lac Léman, il ne manquerait pour rien au monde son aller/retour du mois de mai. L’occasion de revoir ma famille et mes amis restés en Belgique, de saluer la famille des 20 Kilomètres et de participer à un événement dont la croissance m’étonne chaque année.

Enfin, depuis La Haye, Hugo Jonker avoue d’entrée de jeu que les 20 Kilomètres sont sa motivation principale pour continuer à s’entraîner. Mais pas la seule pour faire la route vers Bruxelles pour chaque édition. J’ai vécu à Bruxelles entre 1958 et 1973. Ma sœur, Yvette, vit toujours à La Hulpe. Je m’installe chez elle le week-end de la course. J’y retrouve ma sœur et ma nièce, Julie, qui vont chaque année retirer mon dossard. Hugo a connu quelques émotions lors des 20 Kilomètres. Je les ai courus à plusieurs reprises avec des membres de ma famille : mon adorable épouse Ineke, ma marathonienne de mère Hélène et ma sœur Jelka. Mon frère Michiel, finisher de l’Ironman d’Hawai, m’a accompagné certainement à plus de 12 reprises.

Des émotions plus terre à terre aussi. En 1992, j’étais à mi-chemin entre La Haye et Bruxelles quand je me suis rendu compte que mes baskets étaient restées dans mon appartement ! Demi-tour pour les récupérer et arriver à Bruxelles quelques dizaines de minutes avant le départ. Tout juste…

Dans le microcosme du jogging bruxellois, on ne présente plus Guy Demol. Heureux pensionné, il a décidé de mettre le cap au sud pour continuer à s’entraîner sous le soleil. A une seule condition, faire le voyage inverse au mois de mai pour être au départ des 20 Kilomètres.

Tous concluent avec le même message. Un message plein d’amitié et de fraternité sportives qu’ils adressent à Emile et Carine, aux commandes des 20 Kilomètres de Bruxelles pour la 35ème fois eux aussi.

Et 50 autres

Les deux Alain, Alexander, André, Baudouin, les deux Bernard, Charles, les deux Christian, Clément, les deux Daniel, Didier, Dominique, les deux Eddy, Etienne, Eugène, Francis, Freddy, Gabriel, les deux Georges, Guy, Hugo, les trois Jacques, les trois Jean, Jean-Claude, Jean-Marie, Jean-Michel, Jean-Pierre, Jean-Pol, Jose, Julien, Léon, Luc, les trois Marc, les trois Michel, les trois Paul, les trois Philippe, Raymond, René, Robert, Rony et Yvan: toute l’équipe de BrusselsLife.be est derrière vous pour votre trente-cinquième 20 Kilomètres de Bruxelles. Frédéric Solvel avec Maïté Pierret