Belgian National Orchestra
31 mars 2023 - 31 mars 2023
Arabella Steinbacher & Korngold / Larcher
-
Catégorie 1 - 64Catégorie 2 - 50Catégorie 3 - 36Catégorie 4 - 18
-
Arabella Steinbacher & Korngold / Larcher
Le compositeur polonais Witold Lutoslawski composa sa Première Symphonie dans des circonstances très difficiles. Il en écrit le premier mouvement entre 1941 et 1944 à Varsovie, alors occupée par les nazis. Quelques jours avant l’insurrection de Varsovie, Lutoslawski fuit vers un village voisin avec ses ébauches de partition. En 1945, il revint dans la ville, complètement rayée de la carte, où il acheva les deuxième, troisième et quatrième mouvements. Après la création en 1948, l’œuvre fut toutefois interdite par le nouveau gouvernement communiste polonais, qui rejetait par principe la musique moderne, à l’instar de Staline. Ce n’est qu’une dizaine d’années plus tard que la symphonie fut réhabilitée. Dans cette œuvre du début de sa carrière, Lutoslawski affiche sa fascination pour des compositeurs tels que Stravinsky, Debussy, Ravel, Prokofiev et Bartók. Construite de manière extrêmement rationnelle – avec une technique parfaite et un contrepoint complexe –, cette symphonie parvient paradoxalement à susciter e vives émotions – grâce à une orchestration colorée et des tournures passionnées.Fuyant le nazisme, le compositeur autrichien Erich Korngold émigra en Amérique et fit carrière dans la musique de film à Hollywood. Son père, le célèbre critique musical Julius Korngold, n’y vit qu’un gâchis et continua à insister auprès de son fils pour qu’il se remette à écrire de la musique « sérieuse ». Ce n’est que l’année de la mort de son père, l’année où le nazisme fut vaincu, qu’Erich Korngold finalisa un concerto pour violon qui lui trottait dans la tête depuis quelque temps. Le Concerto pour violon de Korngold respire l’atmosphère de la fin-de-siècle viennoise. Il requiert un orchestre de très grande envergure et son orchestration rivalise avec les meilleures pages de Gustav Mahler et Richard Strauss.Outre Lutoslawski et Korngold, ce concert proposera aussi une première belge du compositeur autrichien Thomas Larcher. Sa Deuxième Symphonie, composée de quatre parties, suit une structure classique. Le titre, « Kenotap » (cénotaphe : un tombeau qui ne contient aucun corps), est un hommage aux nombreux réfugiés qui se sont noyés dans la Méditerranée en 2016. Un monument sonore, un drame sans mots.