De la Lenteur et de la Mesure

30 nov. 2019 - 01 févr. 2020

De la Lenteur et de la Mesure

De la Lenteur et de la Mesure renvoie d'emblée à des concepts et des valeurs fondamentaux affirmant une certaine idée de pondération et de lenteur mais aussi de résistance à des impératifs de sur-production et de surconsommation. Et c’est effectiveme...

Le projet devait à l’origine être une exposition solo, suite à l’invitation faite à Tom Lowe, un artiste britannique, un temps basé à Bruxelles, dont le travail, polymorphe, est tout entier généré et activé par des coïncidences - métriques et autres. Ce sont ces coïncidences qui sous-tendent ses travaux et décident de leur inscription dans un espace donné. Sous son t-shirt, Tom porte en permanence un mètre, qui lui permet de vérifier, en temps réel, les correspondances qui nourrissent son imaginaire. 98 est en l’occurrence le nombre d’or qui lui a permis d’activer certaines des ses pièces existantes et d’en créer de nouvelles pour l’espace de Maison Grégoire. L’invitation à Béatrice Balcou, artiste dont nous soutenons le travail depuis 2011, a découlé d’une coïncidence, cette fois temporelle et fonctionnelle plus que métrique: La réception, peu de temps après la rencontre avec Tom Lowe, d’une de ses Pièces Assistantes, en l’occurrence, une cimaise symboliquement réalisée à l’intention une peinture de Tom Lowe à l’occasion d’une exposition qui les rassemblait dans une galerie bruxelloise. Le travail de Béatrice Balcou s’articule au départ d’une réflexion sur notre rapport au temps, à la contemplation, au regard et à la lenteur. Il s’est illustré ces dernières années par ses Cérémonies, performances soigneusement orchestrées et chorégraphiées, où, avec une précision et une concentration de tous les instants, Béatrice s’attache à sortir une oeuvre d’art de son conditionnement de conservation pour la faire apparaître progressivement aux yeux des spectateurs. La force de ce processus de mise au jour, d’exhumation et de soin en quelque sorte curatorial, réside dans son versant symétrique, partie intégrante de la Cérémonie, le remballage tout aussi lent, étudié, soigné de l’oeuvre dans sa caisse ou conditionnement. Cette invitation à la lenteur, à l’exercice conscient et concentré du regard, au soin, à l’attention, agit dès lors aussi à l’instar d’une exhortation, d’une prise de conscience métaphysique à l’égard des cycles de la vie, de la nature, de la civilisation, tel un memento de notre condition à tous - êtres ou objets et artefacts - voués à terme, à la disparition, à l’oubli et à la dissolution. Pour ces épiphanies d’une beauté rare, Béatrice s’entraîne avec ce qu’elle appelle des Placébos, des objets sculpturaux, généralement en bois, qui reproduisent l’oeuvre à exhumer et manipuler. Ces Placébos ont progressivement, à la faveur des expositions de son travail, acquis une certaine forme d’autonomie plastique. C’est d’eux vraisemblablement qu’est née l’idée de Pièces Assistantes à l’oeuvre d’autres artistes, catalyseur de cette rencontre avec le travail de Tom Lowe. Pour De la Lenteur et de la Mesure, Béatrice réalisera une Pièce Assistante inédite, conçue et réalisée à l’intention et à l’échelle de l’écrin architectural qu’est la Maison Grégoire, dont elle souligne par là-même la singularité et le statut de chef-d’oeuvre. De la rencontre entre ces deux travaux naquit la thématique de l’exposition. De fil en aiguille, au gré des affinités, découvertes et ultérieures coïncidences, celle-ci s’ouvrit à de nouvelles propositions qui, de l’une à l’autre, tissent de multiples fils de lecture et d’appréhension du projet. La dimension « curatoriale », de soin thérapeutique, et l’invitation métaphysique sont elles aussi présentes dans la vidéo d’Anaïs Chabeur, jeune artiste française récemment sortie du HISK, qui filme avec lenteur, poésie et précision le travail - souvent invisible - d’une profession que notre société « adulescente" vouée au jeunisme et l’hyper-consumérisme préfère en général ignorer. Lui répondent les palettes-stèles, disséminées dans la maison et le jardin, de Shankar Lestréhan, lauréat du cursus ISAC/Espace urbain de l’ArBA-EsA, pour la chorégraphie de fin d’année duquel elles avaient servi de props. Rokko Miyoshi questionne, lui, dans son travail les rapports, les correspondances et les différences, de formes, de temporalités et de mesures, au travers d’interventions, volontiers minimales, qui soulignent ou instaurent des équivalences et des déplacements singuliers. Miyoshi se laisse aussi souvent porter par les rencontres et les coïncidences de lieux et d’objets pour élaborer des propositions dont la subtilité d’intervention, effective et métaphorique, relève souvent de l’infra-mince. C’est ce qu’il fera ici en mettant en scène des tirages photographiques trouvés et en perturbant légèrement le fonctionnement d’un objet de mesure, inspiré d’un héritage familial du propriétaire de la Maison Grégoire. Relevant aussi de l’infra-mince pourrait sembler l’intervention de Boris Thiébaut dans la série inédite de panneaux que nous présentons ici. Véritables degrés zéro de la peinture, ils n’en cachent pas moins un travail subtil, méticuleux et soigné d’assemblage et de composition, qui ne se révèlera pas à un regard pressé. Un contre-point discret mais radical sera donné par la proposition performative de Ella de Burca, plasticienne irlandaise établie à Bruxelles dont le travail, nourri par les accidents, glissements de sens et autres dysfonctionnements sémantiques de nos langues, se structure au départ des rencontres / mises en formes plastiques qu’elle organise avec l’élément textuel. En l’occurrence, elle propose un nouveau travail performatif site-specific qui fera écho au contexte moderniste et trouve son origine dans sa recherche sur les relations entre Van de Velde et son épouse Maria Sèthe, au travers du prisme teinté d’anxiété et de trac qui lui est habituel. Un tout autre rapport à l’écrit et à la lecture, à la lenteur et à la concentration s’exprime dans les deux oeuvres de la série Le superflu doit attendre de Marianne Mispelaëre, dont l’une a été concrétisée à l’occasion de l’exposition. Ces oeuvres expriment une réflexion et un engagement politiques et féministes au départ de lectures réalisées par l’artiste, dont elles gardent les traces de l’investissement corporel et performatif. En ce sens, elles répondent de façon intime et confidentielle, mais sans doute plus voilée et immatérielle, aux Cérémonies de Béatrice Balcou, évoquées ci-avant. Dans les deux cas, l’oeuvre ou l’artefact sert en effet de support au geste performatif. A la lettre, il s’agit de plaques de cuivre gardant les traces corporelles - variables en fonction d’une multitude de paramètres - laissées par la lecture qu’y a faite Marianne. Au terme de celle-ci, la plaque est simplement, à l’instar d’une épitaphe bibliographique, sérigraphiée avec le titre de l’ouvrage qui y a été lu, avant d’être scellée par un verre venant conserver l’altération du cuivre par le labeur et la sueur de l’artiste. Pour boucler la boucle des invitations et des correspondances, un énième rencontre-coïncidence, survenue lors de la préparation de l’exposition, celle d’une sculpture de Tom Lowe, discrète et intégrée, et Compadre, une édition produite par l’un des membres du collectif Self Luminous Society (Slim Denken, Hayne E. Day, Benny Snouta & José). Nous reproduirons bien entendu cette rencontre dans notre projet, en attendant la proposition performative que Self Luminous Society élaborera après avoir découvert cette exposition continûment in the making . D’ici là, vous êtes chaleureusement invités à découvrir, à votre rythme, De la Lenteur et de la Mesure et les propositions que nous avons élaborées pour vous. Emmanuel Lambion - Bn PROJECTS
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