Eric van Dieren - 'A perte de vue'
14 nov. 2018 - 13 janv. 2019
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Contretype - 1 Avenue de la Jonction, 1 1060
Sans avoir attendu l’effet de mode du retour à la «slow photography», sans avoir d’ailleurs jamais rien attendu ni suivi en termes de modes ni de tendances, Eric van Dieren a, en un peu plus de quarante ans, patiemment construit une œuvre personnelle et atypique, un peu en retrait, à bonne distance des projecteurs éphémères et des plateaux en vue.
Il a pourtant fréquenté intensivement l’INSAS, reprenant le flambeau de l’atelier photo, dans la foulée d’Edmée Lagrange, pendant plus de trente ans. Et sûrement son œuvre est-elle perméable aux apports cinématographiques, tout autant qu’aux influences musicales ou poétiques… perméable au monde, tout simplement, mais en prenant le temps de le vivre à bonne distance, et à bonne vitesse.
Une écriture sobre et parfois sombre. Des séries qui parfois s’apparentent à du reportage (anecdotes et voyages), mais sans s’enfermer dans un genre.
La question de la mémoire, l’imprégnation de l’art, la relation amoureuse, la solitude, la création… la Toscane ou Israël, la forêt dense ou l’atelier désordonné du peintre (qui sont parfois une seule et même énigme)… toujours en noir et blanc et en argentique, abordés à un rythme lent qui se doit de doser les images et de poser leurs associations, traitées en profondeur et pourtant par petites touches… de peintre ou de poète, d’essayiste méditatif qui ne dédaigne pas, à l’occasion, de prendre la plume et de se confronter à l’écriture… La photographie chez van Dieren est une discipline, un exercice non obsessionnel mais permanent — inquiet et joyeux.
Sûrement son univers, qu’une exposition monographique chez Contretype et une publication transversale saluent enfin, est-il encore trop peu connu. Sûrement n’a-t-il pas pour lui le spectaculaire ou le clinquant qui frappent — fugitivement — les esprits du grand public ou des médias de masse («nouveaux» ou pas). Mais inclassable et indatable, anachronique ou sans cesse actuelle, l’œuvre de van Dieren s’adresse à la part sensible en nous, celle qui s’étonne et se questionne aussi, celle qui prend la peine encore de se demander ce que photographier veut dire et qui se méfie des réponses trop simples.
La pratique de l’image comme un éternel recommencement, sans rien à prouver, juste pour y voir,
y voir encore.
Emmanuel d’Autreppe, Commissaire de l’exposition
Il a pourtant fréquenté intensivement l’INSAS, reprenant le flambeau de l’atelier photo, dans la foulée d’Edmée Lagrange, pendant plus de trente ans. Et sûrement son œuvre est-elle perméable aux apports cinématographiques, tout autant qu’aux influences musicales ou poétiques… perméable au monde, tout simplement, mais en prenant le temps de le vivre à bonne distance, et à bonne vitesse.
Une écriture sobre et parfois sombre. Des séries qui parfois s’apparentent à du reportage (anecdotes et voyages), mais sans s’enfermer dans un genre.
La question de la mémoire, l’imprégnation de l’art, la relation amoureuse, la solitude, la création… la Toscane ou Israël, la forêt dense ou l’atelier désordonné du peintre (qui sont parfois une seule et même énigme)… toujours en noir et blanc et en argentique, abordés à un rythme lent qui se doit de doser les images et de poser leurs associations, traitées en profondeur et pourtant par petites touches… de peintre ou de poète, d’essayiste méditatif qui ne dédaigne pas, à l’occasion, de prendre la plume et de se confronter à l’écriture… La photographie chez van Dieren est une discipline, un exercice non obsessionnel mais permanent — inquiet et joyeux.
Sûrement son univers, qu’une exposition monographique chez Contretype et une publication transversale saluent enfin, est-il encore trop peu connu. Sûrement n’a-t-il pas pour lui le spectaculaire ou le clinquant qui frappent — fugitivement — les esprits du grand public ou des médias de masse («nouveaux» ou pas). Mais inclassable et indatable, anachronique ou sans cesse actuelle, l’œuvre de van Dieren s’adresse à la part sensible en nous, celle qui s’étonne et se questionne aussi, celle qui prend la peine encore de se demander ce que photographier veut dire et qui se méfie des réponses trop simples.
La pratique de l’image comme un éternel recommencement, sans rien à prouver, juste pour y voir,
y voir encore.
Emmanuel d’Autreppe, Commissaire de l’exposition