Present
25 juin 2018 - 30 sept. 2018
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Musée et Jardins van Buuren - 41 Avenue Léo Errera, 41 1180
En septembre 2016, Michel Van Dyck réunissait au Musée Van Buuren ses deux passions, les jardins et l’art contemporain. Il proposait alors « Comme si de rien n’était », une exposition pour laquelle il avait souhaité que les œuvres des artistes invités se fondent dans le Musée comme si elles y étaient depuis toujours. Sorties du cube blanc des galeries, elles émaillaient furtivement cet endroit merveilleux peu habitué à l’art contemporain. On aurait dit qu’elles tentaient d’accoutumer le lieu à leur présence, comme si elles cherchaient à l’apprivoiser, tout en laissant agir sur elles ces espaces inusités. Le visiteur était convié à une sorte de chasse au trésor qui le menait d’une œuvre à l’autre, au hasard presque de sa promenade.
La nouvelle édition de l’événement prolonge le principe mais l’accentue différemment. Elle lui donne d’autres perspectives. Michel Van Dyck l’a intitulé « Présent » et sans doute faut-il saisir le mot dans toute sa polysémie. Familièrement, Présent ! est l’interjection par laquelle les membres d’un groupe à rencenser répondent lorsque l’on procède à leur appel. Le trait est amusant. Comme souvent l’humour en dit plus long qu’il n’y paraît. Cette fois, les artistes sont invités à composer des interventions qui assument leur présence, nouant avec leur environnement un échange ouvert et décomplexé. Plus question de faire comme si on était là sans y être. Dans le mythe, le paradis est souvent représenté comme un jardin intra muros, lieu clos où le temps s’est arrêté dans la félicité d’un présent perpétuel. Nous, nous ne sommes pas encore morts. Nous savons qu’il vaut mieux cultiver son jardin et que le présent est perpétuellement à construire. « Présent » serait une urgence à lui porter attention en des temps troubles, une incitation à rester attentif, l’évocation d’un ici et maintenant qu’il faut retrouver, à chaque instant. D’autant que le moindre des troubles contemporains n’est-il pas cette grande Toile de la virtualité ? De l’ubiquité ? Tant de choses se déroulent sur un écran placé entre nous et le monde ! « Présent », qui résonne aussi avec le don, le gift, nous rappelle la grâce de la vraie présence.
— Stefan Liberski
La nouvelle édition de l’événement prolonge le principe mais l’accentue différemment. Elle lui donne d’autres perspectives. Michel Van Dyck l’a intitulé « Présent » et sans doute faut-il saisir le mot dans toute sa polysémie. Familièrement, Présent ! est l’interjection par laquelle les membres d’un groupe à rencenser répondent lorsque l’on procède à leur appel. Le trait est amusant. Comme souvent l’humour en dit plus long qu’il n’y paraît. Cette fois, les artistes sont invités à composer des interventions qui assument leur présence, nouant avec leur environnement un échange ouvert et décomplexé. Plus question de faire comme si on était là sans y être. Dans le mythe, le paradis est souvent représenté comme un jardin intra muros, lieu clos où le temps s’est arrêté dans la félicité d’un présent perpétuel. Nous, nous ne sommes pas encore morts. Nous savons qu’il vaut mieux cultiver son jardin et que le présent est perpétuellement à construire. « Présent » serait une urgence à lui porter attention en des temps troubles, une incitation à rester attentif, l’évocation d’un ici et maintenant qu’il faut retrouver, à chaque instant. D’autant que le moindre des troubles contemporains n’est-il pas cette grande Toile de la virtualité ? De l’ubiquité ? Tant de choses se déroulent sur un écran placé entre nous et le monde ! « Présent », qui résonne aussi avec le don, le gift, nous rappelle la grâce de la vraie présence.
— Stefan Liberski
Musée et Jardins van Buuren
41 Avenue Léo Errera, 41 1180
La maison Art Déco d'Alice et de David van Buuren renferme des oeuvres d'art datant du XVe au XXe siècle.
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