Sorry this content is not available in English
Qu’évoque pour vous l’Algérie ? Le soleil, la chaleur et le sable, sans doute. La richesse culturelle et historique. Mais hélas aussi la violence et les régimes militaires. C’est à peu près cela. On ne s’étonnera donc pas de retrouver tous ces éléments parmi les ingrédients des nouveaux romans de Chawki Amari et Kaouther Adimi, deux écrivains remarquables de la scène littéraire florissante algérienne – encore une dimension que l’on peut associer à juste titre à ce pays d’Afrique du Nord. Les auteurs liront des extraits leurs livres et les compareront au cours d’une discussion animée par Soraya Amrani.
du football à la résistance
À Dely Ibrahim, un quartier périphérique calme et agréable d’Alger, se trouve depuis toujours un terrain vague. Depuis toujours, les enfants du quartier y jouent au football, sauf lorsque tombe une pluie qui, de temps en temps, transforme le terrain en piscine de boue. Un jour, deux généraux dévoilent leur intention de construire sur le terrain – dont ils sont officiellement propriétaires, à en croire les papiers. Mais les enfants ne veulent pas se laisser faire. Armés de toute leur innocence et détermination, ils refusent d’abandonner leur terrain de jeu et résistent.
À travers le récit d’une petite communauté, Kaouther Adimi (Alger, 1986) dresse le portrait magistral, dans Les Petits de décembre (Seuil, 2019), de l’histoire moderne de l’abus de pouvoir et de la jeunesse résistante en Algérie. De plus, elle donne ainsi une voix au peuple algérien d’une manière stupéfiante – et, comme l’avenir allait le montrer, prophétique : Adimi a écrit ce livre juste avant la révolte contre la (cinquième) candidature présidentielle renouvelée de Bouteflika, début 2019.
mort d’un âne
Imaginez : si vous poussez l’âne du commissaire dans la piscine, il se noiera, même si c’était pour plaisanter. Sans savoir quoi faire d’autre, les trois jeunes tueurs entassent le corps de l’animal dans le coffre de leur voiture. S’ensuit un road trip hilarant et touchant, plein de couleurs et de folies, en direction des montagnes de Kabylie au nord de l’Algérie.
Dans L’Âne mort (Éditions de l’Observatoire), Chawki Amari (Alger, 1964) s’attarde sur les concepts de temps et d’espace, d’amour et de vie. Après Après-demain (2006) et Le Faiseur de trous (2007), L’Âne mort est le troisième roman d’Amari, qui travaille également comme journaliste, caricaturiste et acteur. Ses dessins et articles osés lui ont valu plusieurs condamnations.
moussem cities
Avec le festival pluridisciplinaire Moussem Cities, Moussem et ses partenaires bruxellois se focalisent, comme chaque année, sur une métropole de la région MENA. Des villes avec une histoire riche et culturellement diverse, mais surtout des villes qui jouent un rôle vital dans les sociétés contemporaines, grâce à leur dynamique artistique.
Moussem Cities est une plate-forme pour des artistes locaux et de la diaspora, touchant à des thématiques universelles, levant le voile sur le contexte artistique local et alimentant un échange avec Bruxelles. Après les éditions autour de Tunis, Beyrouth, Casablanca et Damas, c’est la ville d’Alger qui est au centre de l’attention en 2020.