Quelque chose d'Anne Frank @ Martyrs

Françoise Berlanger investit cet écrit venu de l'intime dans un temps de destruction et de barbarie absolue, qui dit aussi bien la grande solitude du peuple juif à cette époque, que les solitudes multiples contemporaines. Car chaque génération se demande ce qu'il y a en elle d'Anne Frank. Surtout en ce début du 21ème siècle.

Un document

Anne Frank a tenu son journal jusqu'au 1er août 1944, peu après le débarquement qui donne tant d'espoir aux familles cachées dans l'Annexe. Le 4 août, la police allemande les arrête et les achemine vers les camps. Aujourd'hui, il ne fait aucun doute que la cachette a été dénoncée. Tous sont morts. Seul Otto Frank, le père, survécut. C'est Miep Gies, la femme qui avait collaboré à cacher la famille Frank, qui lui remit le journal, ayant pu le sauver des objets laissés à l'Annexe et que les Nazis avaient abandonnés sans y prendre garde. Ce journal doit être vu et mis en scène, comme tel, comme un document : trace, signe, pièce à conviction. Il est un morceau du réel. Sa restitution sur scène ne peut en aucun cas viser la reconstitution. Au contraire, il projette un moment de réel sur le plateau, lieu de la fiction.